Le Cimetière du Père Lachaise, créé en 1804, est un labyrinthe de sépultures dans lequel on retrouve les nombreuses dépouilles de célébrités artistiques dont les écrivains.
Parmi ceux-ci, nous avons choisi 10 Femmes et Hommes de Lettres au cimetière du Père Lachaise à des époques différentes pour votre plaisir.
Guillaume Apollinaire (1880-1918)
Poète et écrivain français, critique et théoricien d’art, il reste l’un des poètes les plus importants du XXème siècle. Parmi ses œuvres on retiendra « Le Pont Mirabeau », « Zone », « La Chanson du Mal Aimé ». Guillaume Apollinaire est à l’origine d’un élan artistique et a marqué son époque. Les artistes qui l’entouraient seront à l’origine du « surréalisme » après sa disparition. Sa sépulture est constituée d’un monument en forme de menhir. Ceux sont les peintres Picasso et Matisse qui financeront la stèle grâce à la vente aux enchères de deux de leurs œuvres respectives.
Sa localisation : Division 86.
Honoré de Balzac (1799-1850)
Ecrivain français, romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d’art, essayiste, journaliste et imprimeur, il a construit une grande partie de son œuvre littéraire autour de « La Comédie Humaine ». Son œuvre reste gigantesque et en fait l’écrivain le plus emblématique du roman français. Parmi son œuvre, on retiendra « Eugénie Grandet » en 1834, « Le père Goriot » en 1835 et « Illusions perdues » en 1843. Il enterre au cimetière du Père Lachaise dans ses romans la plupart de ses héros ! On retrouve auprès de sa sépulture un buste à son effigie, orné d’une plume et d’un exemplaire en bronze de l’œuvre de sa vie.
Sa localisation : Division 48.
Colette (1873-1954)
Femme de lettres française, mime, comédienne, actrice et journaliste. Elle sera la deuxième femme élue à l’académie Goncourt en 1945, puis elle est nommée pour le prix Nobel de littérature en 1948. Elle va débuter une carrière au music-hall ou elle présente des pantomimes orientales (Moulin Rouge et Bataclan entre autres). On citera les œuvres suivantes : « Le Voyage égoïste », «Quatre Saisons ». Elle est ouvertement bisexuelle et la bisexualité tient un rôle essentiel dans sa vie privée mais aussi artistique (« Le pur et l’impur », « L’Ingénue Libertine »). Elle arrive à se démarquer de ses contemporains par les sujets qu’elle aborde. En raison de sa réputation sulfureuse, l’église catholique lui refusera un enterrement selon les rites religieux. Cependant elle recevra des obsèques nationales, elle c’est la deuxième femme à bénéficier de cet honneur après Sarah Bernhardt.
Sa localisation : Division 4.
Alphonse Daudet (1840-1897)
Ecrivain et auteur dramatique français, il est l’auteur de nombreuses oeuvres reconnues dont « Les Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon » et « Les lettres de mon Moulin ». C’est en se rendant à Paris où il exerce le métier de journaliste qu’il gagne progressivement une réelle popularité littéraire. C’est aussi à cette époque qu’il contracte la syphilis, maladie qui le suivra toute sa vie et dont il mourra. Il était très attaché à sa Provence natale avec laquelle il tirait son inspiration pour l’écriture.
« Où seraient le mérite si les héros n’avaient jamais peur ? » (Tartarin de Tarascon). Il est décédé à l’âge de 57 ans.
Sa localisation : Division 26.
Marcel Proust (1871-1922)
C’est un écrivain français dont l’œuvre principale est « A la Recherche du Temps Perdu » publiée de 1913 à 1927. Son enfance est marquée par une santé fragile malmené par des crises d’asthme sévères. Dès 1913, il publie « du côté de chez Swann ». Son œuvre romanesque est marquée par une réflexion sur le temps et la mémoire affective ainsi qu’une réflexion sur l’amour et la jalousie. C’est un auteur ironique et fasciné qui s’inspire de personnages réels. Ceci explique le succès de ses livres qui évoque l’opposition des milieux aristocratiques et bourgeois de son époque. Le 10 décembre 1919, il reçoit le prix Goncourt pour son roman « A l’ombre des jeunes filles en fleurs » deuxième volume de son œuvre principale. Il décède en novembre 1922 des suites d’une bronchite grave.
Sa localisation : Division 85.
Alfred de Musset (1810-1857)
Poète et dramaturge, il fut un écrivain français de la période romantique. Très jeune, il est un dandy parisien débauché et sa première comédie « La nuit Vénitienne » est un échec retentissant qui l’écartera de la scène longtemps. C’est en 1833 qu’il rencontre Georges Sand avec laquelle il se lie amoureusement et s’exile en Italie. Son chef d’œuvre « Lorenzaccio » en 1834 puis « On ne badine pas avec l’amour » pièce écrite en 1835, sont rédigées pendant la période de vie commune avec Georges Sand. Elu à l’académie française en 1852, il mourra à 46 ans oublié de tous. Sa tombe est ornée d’un buste en marbre blanc, d’une lyre, d’une plume, d’une branche de laurier et d’une palme.
Sa localisation : Division 4.
Oscar Wilde (1854-1900)
« La beauté est dans les yeux de celui qui regarde ».
Ecrivain, romancier, dramaturge et poète irlandais, sa tombe est aujourd’hui encore la plus visitée après celle de Jim Morrison. A Dublin, il devient critique pour une gazette puis rédacteur en chef de « The Woman’s World ». C’est à partir de 1886 qu’il assumera son homosexualité. En 1895, « L’importance d’être constant » triomphe à Londres mais il sera ensuite condamné à deux ans de travaux forcés pour sodomie. A sa sortie de prison, il fera faillite et finira sa vie entre Paris et Naples. Il meurt à Paris en raison d’une méningite, dans le dénuement le plus total. Sa sépulture est surmontée d’un sphinx ailé et nu. Cette stèle est à l’origine d’admiration mais aussi jugée provocante. Il reste parmi les 10 Femmes et Hommes de Lettres au cimetière du Père Lachaise une attraction internationale en raison des idées provocatrices qu’il a véhiculées.
Sa localisation : Division 49.
Molière (1622-1673)
Auteur, comédien et dramaturge français débute jeune à l’âge de 21 ans dans la troupe de « l’illustre théâtre ». Après des débuts chaotiques, il devient l’auteur et le comédien préféré du roi Louis XIV. Le médecin malgré lui, Le Tartuffe et L’Avare sont parmi ses nombreuses pièces les plus connues du grand public.
Il est décédé soudainement en jouant la comédie sur scène. Il fait partie des personnalités disparues avant la création du cimetière de Père Lachaise tout comme Jean de la Fontaine. C’est pour donner un côté plus prestigieux à ce nouveau cimetière qu’en 1817, les dépouilles des 2 comédiens ont été transférées. Jean-Baptiste Poquelin dit Molière a été excommunié d’office et n’a pas eu le droit à une sépulture religieuse du fait de son appartenance au corps des comédiens ! Mais en réalité, il est fort probable que la dépouille de Molière ne soit pas présente au Père Lachaise, mais qu’elle repose plutôt dans les catacombes. Quoi qu’il en soit, le monument funéraire de Molière est remarquable par ses caractéristiques. Il est décoré aux 4 angles de masques de comédie en fonte.
Sa localisation : Division 25.
Jean de la Fontaine (1621-1695)
Poète français de grande renommée, il est essentiellement connu pour ses « Fables ». Nous lui devons également des contes, des poèmes et des pièces de théâtre. Il est au service de Fouquet (surintendant des finances) à partir de 1658 et ce pendant 5 ans. Il est ensuite à son apogée littéraire. Ses fables constituent la principale œuvre poétique et sont rédigées pendant la période classique. Ces fables écrites en vers, mettent en scène des animaux anthropomorphes et contiennent une morale du début à la fin de chacune des fables.
« Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute » dans le « corbeau et le renard ».
« Rien ne sert de courir, il faut partir à point » dans « le lièvre et la tortue ».
« Tel est pris, qui croyait prendre » dans « Le rat et l’huitre ».
Après une élection tumultueuse à l’académie française, il termine son œuvre en rédigeant essentiellement des fables puis des contes. Il meurt le 13 avril 1695, mais tout comme Molière ne bénéficiera pas d’office religieux. Les restes supposés de La Fontaine sont près de ceux de Molière.
Sa localisation : Division 25.
Paul Eluard (1895-1952)
« Adieu tristesse Bonjour tristesse Tu n'es pas tout à fait la misère Car les lèvres les plus pauvres te dénoncent Par un sourire ».
Atteint de tuberculose très jeune, il devra interrompre ses études pour séjourner dans un sanatorium en Suisse. Eugène Grindel choisit le nom de Paul Eluard en tant qu’écrivain. Poète français, il adhère au Dadaïsme puis est un des piliers du surréalisme. C’est la période ou s’ouvre l’action artistique engagée. Il a alors une profonde remise en question du monde. Il adhère au Parti communiste français en compagnie de Louis Aragon en 1927 puis en sera exclus en 1933. La poésie d’Eluard est avant tout une exaltation lucide du désir (« Capitale de la douleur » puis « L’amour la poésie ». Mais elle sera aussi une poésie engagée (« Cours naturel » ou Poèmes politiques »). Des liens très profonds l’unissait à ses amis artistes, peintres, sculpteurs. Il était un collectionneur passionné et avait acquis de nombreuses œuvres artistiques qu’il aimait aussi échanger. Il décède d’une crise cardiaque le 18 novembre 1952 à son domicile.
Sa localisation : Division 97.
Nous vous avons livré des bribes de vie de 10 Femmes et Hommes de Lettres au cimetière du Père Lachaise qui ne représentent qu’une partie infime des personnages de lettres inhumés au niveau de ce site.
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